Jeudi 7 mars = Ciné Club (ouvert à tous)

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   Une petite maison abandonnée, isolée dans la campagne algérienne.

 Ouardia y a enterré son fils Tarik, militaire peut-être tué par son propre frère Ali, dirigeant d’un maquis islamiste. Elle est surveillée par un des hommes d’Ali, amputé d’un bras suite à une explosion. Dans cet univers crispé par la douleur et figé par la sécheresse, la vie va peu à peu reprendre ses droits.  Grâce au jardin que Ouardia fera refleurir à force de courage, de travail et d’obstination. Grâce à son gardien, victime lui aussi, finalement adopté par Ouardia. Grâce surtout à l’arrivée entre eux de l’enfant de Malia, une femme aimée des deux frères, morte en accouchant.  Mais Ouardia n’est pas au bout de ses épreuves. Ali, le fils maudit, revient, grièvement blessé…  

 

             Yema signifie "mère" en arabe et, par ricochet, "mère patrie".

Djamila Sahraoui livre une réflexion sur la violence et ses conséquences sur les femmes. La réalisatrice (et actrice principale) a choisi d'incarner cette figure allégorique dans un film épuré, avec une grande économie de moyens et de dialogues (l'expression de son regard remplace bien des mots), en plans larges embrassant les corps au travail et la végétation renaissant au fil des saisons. Situé en Kabylie, où la cinéaste a grandi, ce film exigeant et scotchant conte un monde âpre, une guerre fratricide, l’impensable pardon et la possibilité de la vie.

Yema, rejoint la tragédie grecque avec cette mère inconsolable qui doit pardonner à l'assassin de son fils, à son autre enfant. Cette oeuvre peut se voir comme le symbole d'une Algérie qui tente de se réconcilier avec elle-même.

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