Jeudi 9 janvier : Ciné Club (ouvert à tous)

Publié le

À Londres, Tony, un jeune aristocrate paresseux emménage dans une confortable maison de ville, dans laquelle il engage Hugo Barrett comme domestique. Ce dernier se révèle être un valet modèle, travailleur et intelligent. Une certaine complicité s'établit peu à peu entre le maître et son serviteur. Les femmes entrent en jeu : Susan, la fiancée de Tony, et Vera, d'abord présentée comme la sœur du domestique. La tension monte inexorablement car Susan, jalouse, détecte la face malsaine de ces intrus. Rapidement les rôles s'inversent et le maître se retrouve l'esclave de son serviteur, abandonnant tout caractère et toute volonté...

On découvre un Dirk Bogarde, en bourgeois falot, arpenter mollement les rues. Et immédiatement, la crainte pointe. Mais dès qu'il pénètre dans l'intérieur d'une maison où tout est à refaire, le jeu de rôle, où rien n'est à la place où on l'attend, se met en place. Tony le blondinet avachi (formidable premier rôle pour James Fox) est le maître, Hugo (Dirk, donc) qui le toise de toute sa hauteur, est le valet cherchant un emploi. Magistral.

L'incongruité absolue que constitue la présence d'un homme à tout faire dans l'Angleterre des années 60 est immédiatement évidente, et l'impossibilité de réels rapport entre les deux protagonistes plonge le récit dans une atmosphère de malaise qui ne fera que grandir au fil des minutes.

Le noir et blanc impeccable et les cadrages classieux de Losey servent le propos avec l'évidence la plus insolente, et aucun des thèmes -inceste (?), rapport de classe, réalité des êtres- n'échappe à ce traitement magistral, rendant ce film évident et indispensable.

Extrait d'une critique du film sur Sens Critique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article