Une belle affiche estivale et musicale pour le 4 août : BIRD !!!

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Votre Ciné club sanflorain a clôturé sa saison 2021/2022 le 5 mai, de belle manière, avec l'excellent "Tueurs de dames" et le fabuleux Alec Guiness.

Mais nous ne restons point inactifs car vous êtes invités à visionner cette biographie et interprétation cinématographique de la vie de Charlie Parker, alias « Bird » !

S’il y a une œuvre qui marie le jazz au cinéma dans une cérémonie païenne sans paillettes, c’est bien le Bird de Clint Eastwood ; peut être son plus beau film, bien moins mélo que Sur la route de Madison, bien moins empreint de pathos que Million Dollar Baby. Dans Bird, les émotions se tiennent en laisse, filtrées qu’elles sont par la musique ou les images. Film maîtrisé de bout en bout, le chef-d’œuvre d’Eastwood offre une (ré)vision complexe de Parker, sombre et rythmée comme un chorus du saxophoniste de Kansas City. Il faut dire que Clint est un vrai admirateur de Parker. Il garde une trace indélébile de son premier concert de Bird en 1947 !

Bird est avant tout un hommage à la musique et plus particulièrement au be-bop : la musique a besoin de temps, et le film prend son temps. Bird débute sans dialogue : Parker et le be-bop entrent en scène avec vigueur et sans préliminaires. Plus loin, dans une scène tendue, Parker et sa femme Chan, en voiture, écoutent Georges Bent à la radio qui chante un solo de Parker : Eastwood s’en sert pour faire dialoguer silencieusement les deux amants...

La discussion sur la plage entre Dizzy Gillespie et Charlie Parker filmée de 3/4 dos constitue une des plus belles scènes du cinéma eastwoodien : Charlie demande à Dizzy quel est son secret pour honorer ses contrats, arriver à l’heure, etc. La réponse du trompettiste : « Au fond ça leur plaît qu’on ne puisse pas se fier à un nègre, pour eux c’est dans l’ordre des choses et je ne veux pas leur donner le plaisir d’avoir raison. Brother, je suis un réformateur, tu veux être un martyr : on se souvient plus longtemps des martyrs. Ils parleront tous de toi après ta mort, Bird. Plus que maintenant, ils t’écraseront comme ils aiment le faire, puis ils reparleront de toi. Mon secret ? S’ils me tuent, je ne les y aurai pas aidés. »

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